Grossesse et dentition PDF Imprimer Envoyer
Lundi, 24 Janvier 2011 13:38

La grossesse présente deux phénomènes qui peuvent avoir des conséquences indirectes sur la dentition : le désintérêt pour tout ce qui ne concerne pas l'enfant à naître, et la stimulation de l'appétit. Ainsi, la femme enceinte présente une situation particulièrement propice à l'apparition d'ennuis bucco-dentaires. Mais une prévention efficace permet, dans tous les cas, de faire face efficacement à cette situation.

Paradoxalement, l'idée est répandue qu'il est contre-indiqué de se rendre chez le dentiste pendant la grossesse.

Un adage vieux comme le monde prétend que chaque grossesse coûte une dent à la malheureuse future mère. Rien de scientifique ne peut étayer cette idée reçue.

L'argumentation la plus fréquente repose sur la demande importante en calcium de l'embryon présent dans l'utérus de la jeune femme. Il est certain que celui-ci agit comme une véritable pompe vis-à-vis des ions calciques de la circulation sanguine de la mère. Mais la véritable question est de savoir d'où ce calcium provient. Est-il vraiment absorbé des os et de l'émail dentaire, auquel cas il serait facile d'expliquer l'ancien adage?

En réalité, l'émail dentaire inerte n'a aucune communication avec la circulation sanguine, et il est donc impossible que cernier soit fragilisé du fait d'une grossesse. Par ailleurs, même si tel était le cas, l'organisme ne serait pas obligé de recourir à une telle extrêmité, du moins dans nos pays occidentaux où l'apport en calcium par l'alimentation suffit largement à couvrir les besoins et de la mère et du fœtus. Il en va de même durant la période d'allaitement après l'accouchement. Il est donc ridicule d'affirmer sur cette base qu'une grossesse coûte une dent.

Et pourtant, les proverbes sont toujours le reflet de la sagesse populaire, et il n'est pas faux que les dentistes soient régulièrement contraints à procéder à une extraction chez une patiente récemment accouchée. Si ni la grossesse en elle-même ni l'allaitement ne peuvent être incriminés dans ce désastre, où faut-il en rechercher la cause?

En vérité, la grossesse présente deux phénomènes qui peuvent avoir des conséquences indirectes sur la dentition : le désintérêt pour tout ce qui ne concerne pas l'enfant à naître, et la stimulation de l'appétit.

La démotivation de la femme est en effet fagrante à ce moment de son existence. Les centres d'intérêt qui l'occupaient le plus avant la grossesse sont relégués aux oubliettes. Les préparations nécessaires à l'accueil du nouveau-né sont gourmandes de temps. Leur occupation professionnelle en souffre et les maris eux-mêmes se plaignent d'être délaissés.

Dans ce contexte, comment la jeune femme peut-elle encore trouver intérêt et énergie pour l'hygiène dentaire? Le brossage devient moins fréquent, plus rapide, perd toute efficacité. Les gencives s'enflamment rapidement et saignent à chaque brossage, qui devient de plus en plus rare, car la femme est importunée par ces saignements répétés. Le terme de "gingivite gravidique" -inflammation des gencives durant la grossesse- est parfois employé pour désigner ces symptomes.

La stimulation de l'appétit participe activement à la prévention des carences. Malheureusement, elle conduit aux célèbres caprices de la grossesse. Or toutes ces "petites envies" se portent le plus fréquemment sur les sucreries, et d'autant plus dangereusement que la consommation en est répétée, entre les repas.

Ainsi, la femme enceinte présente une situation particulièrement propice à l'apparition d'ennuis bucco-dentaires. Mais une prévention efficace permet, dans tous les cas, de faire face efficacement à cette situation.

Paradoxalement, l'idée est répandue qu'il est contre-indiqué de se rendre chez le dentiste pendant la grossesse.

De nouveau, cet a priori à la vie dure, n'est aucunement justifié. La plupart des patientes craignent en effet que les produits utilisés par le dentiste soient nocifs et mettent en danger le bon développement de leur enfant. Certains médecins généralistes, peu informés, abondent dans ce sens, et déconseillent à leurs patientes de se rendre chez le dentiste. Or, aucune substance employée par le dentiste ne peut avoir d'effet réellement "tératogène", c'est-à-dire présenter un risque de malformation pour le fœtus. Des anesthésiques adaptés sont utilisés, toutes les radiographies peuvent être pratiquées, pour autant que la patiente revête un tablier de protection plombé, et encore, plus pour la rassurer que par nécessité.

Au contraire, négliger de se rendre chez le dentiste aura inévitablement, en cas de douleur, la conséquence suivante : la femme enceinte sera tentée par l'auto-médication et la prise, sans surveillance, de substances pharmacologiques analgésiques, qui, elles, ne sont pas toutes exemptes de risques!

N'est-il pas aussi immoral de voir une jeune femme, qui renonce à la visite chez le dentiste pour préserver son futur bébé, vider un paquet de cigarettes chaque jour en toute quiétude?

Tous ces bouleversements tant dans l'hygiène que dans l'alimentation, associés à l'absence de contrôle chez le dentiste, mènent de nombreuses femmes à la perte prématurée d'une partie de leur dentition, et il faudrait un changement radical des mentalités pour qu'il en aille autrement.

Heureusement, les gynécologues commencent à prendre ces problèmes en considération, et conseillent à leur patientes de redoubler de prévention dentaire en période de grossesse. Ainsi, certains d'entre eux exigent une visite dentaire mensuelle à partir du troisième mois de grossesse, jusqu'à la naissance.

C'est d'ailleurs à ce prix que disparaîtra un jour l'adage "un enfant égale une dent".

 

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