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L'origine embryologique de la dent est d'une diversité incroyable, ce qui a pour conséquence que plusieurs tissus très dissemblables se retrouvent associés dans un centimètre-cube ou moins.

Tout le monde sait que la dent peut être assimilée à un iceberg : une partie est visible, la couronne; une autre ne l'est pas, la ou les racines.

La couronne dentaire est constituée de trois couches. De l'extérieur vers l'intérieur, on trouve successivement l'émail, la dentine et la pulpe.

La pulpe dentaire est donc la partie centrale, vivante, de la dent. Elle se prolonge dans la racine et est en communication avec la gencive profonde par un pertuis situé à l'extrêmité de la racine, le foramen apical. La pulpe est parfois appelée le nerf, mais cette dénomination n'a aucun sens. Il s'agit en réalité d'un ensemble de plexus nerveux sensitifs, de veinules et d'artères, de canaux lymphatiques et de cellules diverses. C'est donc la pulpe qui peut avertir, par la sensibilité, d'un problème dentaire en cours dans les couches supérieures.

L'émail dentaire, lui, est au contraire parfaitement inerte. C'est un tissu cristallin, mort en somme. L'avantage, si l'on veut, réside dans son insensibilité : même attaqué par la carie, il est impossible qu'il provoque la douleur. L'inconvénient est qu'il est incapable de se régénérer spontanément; les cellules qui le produisent, les améloblastes, sont détruites lors de l'éruption. Cependant, de très faibles quantités de cristaux peuvent se déposer à sa surface, en provenance de la salive, grâce à un phénomène ionique. Sa fonction est la mastication. Sa dureté est exceptionnelle; nulle part ailleurs dans le corps, un autre tissu n'a sa résistance.

La dentine, ou ivoire, est la couche intermédiaire. Elle est plus molle que l'émail et ne sert que de fondation à ce dernier. La dentine est entièrement parcourue de tubes creux qui communiquent avec la pulpe dentaire, ce qui lui confère également de la sensibilité. Sa résistance à la carie est très faible. Son avantage par rapport à l'émail inerte est sa capacité de régénération. Les cellules qui la fabriquent, les odontoblastes ou dentinoblastes, tapissent la dentine du côté pulpaire. Sous l'effet de certains stimuli, ces dernières peuvent reprendre le processus de fabrication, comme aux plus beaux jours de l'embryogenèse, et éloigner par le fait même la pulpe dentaire d'un éventuel agresseur. Un des rôles-clés du dentiste est précisément de solliciter ce phénomène.

Enfin, la racine n'est pas recouverte d'émail, mais de cément, qui est un tissu extrêmement friable, qui doit absolument rester protégé par la gencive, sous peine de disparaître rapidement.